Les Escalators, j’adore !

T out comme pour Au Pays des rois, France Inter m'avait demandé une "dédicace" pour leur site Internet.

Je vous la livre ici, avec le regret que cet album soit, lui aussi, épuisé (mais on le trouve d'occasion)  :

P arce qu’enfant ils m’ont, un vilain jour, faite tomber, et parce que depuis j’essaye de le leur pardonner ; tout en demeurant intriguée par leur mystère - cette lumière (verte ?) qui ne cesse de clignoter en dessous par exemple, à moins que ce ne soit leur mouvement perpétuel - ainsi que par ces monstrueux secrets que leurs entrailles, métalliques, ne manquent certainement pas de receler…

Après lecture ils n’en auront plus pour vous ni vos enfants, c’est évident, mais méfiez-vous, ces derniers ne pourront plus en prendre un impunément ! Car entre terre et lune, vous n’imaginez pas les possibilités avec lesquelles j’ai pu jongler…

Et qui sait si vos chères têtes blondes ne décideront pas de devenir un beau jour escaladeurs d’escaliers roulants (angoissante perspective), afin de percer d’autres secrets, que par un défaut d’imagination je n’aurais pas cernés ?   

 

Un extrait pour vous distraire



Q uand je vais en ville avec papa ou maman, moi ce que je préfère, c’est les escaliers roulants!

Les escalators, je les adore !

 

C ’est fou, il y en a partout : dans le métro, sous la gare, et dans tout plein de magasins. Les escaliers mécaniques, c’est magique ! Dessus on monte à cloche-pied en chantant, ou bien on descend en sautillant. On fait un peu peur aux parents, c’est écroulant.

 

O n peut glisser sur la rampe en caoutchouc vers le bas, c’est sympa. On peut aussi se hisser vers le haut, c’est rigolo.

Parfois, je descends sur l’escalier qui monte, ou alors je monte sur l’escalier qui descend. Mais là, papa et maman ne sont vraiment pas contents… Il paraît que je risque de renverser les gens.

C’est ça, pourtant, qui serait marrant !

 

S ouvent j’ai peur de la loupiote verte qui clignote en-dessous,

peur que mon pied se coince quand la dernière marche disparaît on ne sait où,

peur d’être avalé tout entier dans cet énorme gosier.

Parce qu’on risque d’être aplati comme une crêpe chantilly si on ne bondit pas comme un ouistiti !

Aussi d’être gobé en une seule bouchée par les escalions affamés qui y cachent le bout de leur nez…

D ans le ventre des escaliers roulants, il y a aussi des toucambouis qui tachent, des cobra-outchouc (pas sûre), des tapirs-roulants, des cormorampes et des escalatozaures Rex menaçants.

Ecoutez bien, et vous les entendrez rugir ou grincer, sûrement !

 

P eut-être aussi qu’il y a d’autres escaliers derrière les escaliers roulants ?

D’autres pays, d’autres villes, d’autres copains, d’autres parents…

Tout un monde à l’envers avec ses escalaterres…

 

A suivre...