Mes années néerlandaises

C inq ans de vie ici ou presque,une plongée en langue inconnue des mois durant, une petite ville, une belle famille étrange, une culture aux contradictions étonnantes... Je suis bien embêtée pour dresser un portrait quel qu'il soit de ce pays, où je me suis beaucoup embêtée aussi...

Restons positive, retenons les fleurs bon marché et leurs champs immenses et colorés, le bruissement des pneus de bicyclettes s'enfonçant dans la nuit accompagné de rires ou de cris, les speculaas, la soupe aux pois cassés, les tables de riz néerlando-indonésiennes, le genièvre à la pomme dans un "bruyn kafé", les cigarettes au clou de girofle, le journal Libelle que j'adorais, Modiano et Duras que j'ai dévorés parce que c'est tout ce qu'il y avait à faire, les balades au moulin, les canaux de Leyden la Magnifique (Gouda l'est aussi, et Veere, en Zélande !), les dunes et le bac des îles frisonnes, bref, la Hollande de carte postale.

Qui cache très bien celle dont il aurait été plus intéressant de vous parler, celle où une association vous recommande via posters publics de ne pas jurer si vous avez raté votre train, celle où il n'y a pas de volets "parce qu'on n'a rien à cacher" (est néanmoins passible d'amende celui qui ose regarder !), celle où les hommes de Zélande sont interdits de café mais autorisés dans les "praathuizen", ces maisons aux parois de verre où chacun peut voir que vous ne vous y adonnez à aucun vice...